Chronologie générale concernant les Roms en Ile-de-France (8/02-5/03)

- 30 Août 2002: accords franco-roumains prévoyant le renvoi en Roumanie de tous les citoyens en Roumanie de tous les citoyens roumains en situation irrégulière.
- 3 septembre: évacuation de deux petits terrains à Choisy le Roi et Vitry.
- 19 septembre: évacuation du terrain de la rue Guynemer à Choisy le Roi au prétexte que ce terrain doit servir à la construction de l’imprimerie nationale- six mois plus tard, rien n’est commencé et le projet pourrait ne même plus avoir lieu. Les 50 habitants étaient partis dans la nuit sauf une famille en situation régulière et hébergée à l’hôtel et depuis en foyer. Cinq enfants étaient scolarisés. Deux, partis ailleurs, n’ont pas repris l’école.
- 19 septembre : visite du Préfet du Val de Marne sur le terrain de l’avenue de Lugo
- 19-23 septembre, pressions policières énormes sur ce terrain de l’avenue de Lugo. Les 400 personnes qui y habitaient le quittent « spontanément ».Environ 200 partent vers la Suisse, via des réseaux ainsi alimentés. Elles y sont immédiatement arrêtées et renvoyées en Roumanie. Les autres se dispersent et nous les retrouverons plus tard à Saint Denis et à Créteil et même en province
- 24 septembre : arrestation symbolique – pour irrégularité du séjour- d’une mère de famille devant ses enfants voie des Roses à Choisy le Roi. Elle est renvoyée en Roumanie sans ses enfants qu’elle réclamait.
- 3 octobre : visite de Nicolas SARKOZY à Choisy le Roi ; visite le terrain vide, ne s’arrête pas voie des Roses (à 50m) où les Roms l’attendaient, espérant au moins un regard, et reçoit dans les locaux de la Mairie une association de riverains qui s’est distinguée par la distribution de tracts à caractère raciste.
- 4 novembre : visite très appréciée de l’abbé Pierre aux habitants du terrain de la voie des Roses
- 3 décembre grande expulsion à Choisy le Roi, qualifiée de rafle par la Bâtonnier du barreau des avocats du 94 elle-même. Le bidonville de la voie des Roses, le squat et le petit terrain attenant rue de Sébastopol sont évacués. L’objectif est double: cacher et expulser la pauvreté hors de la vue des habitants de Choisy le Roi et renvoyer le maximum de personnes en Roumanie. Ce dans un contexte de propagande sécuritaire. Le déploiement des forces de l’ordre est disproportionné, environ 450 policiers CRS et gendarmes. Toutes les personnes présentes sont interpellées dans des conditions indignes, les associations et la presse étant mises à l’écart. Un tri est effectué selon la situation supposée des personnes, avec des erreurs. Les unes sont envoyées dans des hôtels de Bonneuil transformés en centres de rétention, les autres prises en charge par la Croix Rouge. L’approche des personnes malades est refusée à Médecins du Monde. Des pères ou des mères sont menottés devant les enfants. Des coups de pieds sont donnés dans les portes ou des appartements. Les personnes n’ont que quelques minutes pour ramasser des affaires dans un sac. Les caravanes sont ensuite immatriculées « vides ». Quatre personnes sont renvoyées en Roumanie. Les 52 mises en rétention sont relâchées en raison d’erreurs de procédure. Des hébergements provisoires sont en place qui s'arrêteront entre avril et juin 2003
- Décembre : pressions policières répétées à l’Ile Saint Denis et déclarations de Sous-Préfet annonçant l’évacuation du squat.
- Janvier 2003 : pressions policières aboutissant au départ des personnes d’un terrain à Saint-Ouen l’Aumône pour aller …à Pierrelaye.
- Janvier 2003 : visite de l’association Romani Criss, qui, mandatée par le Ministère de l’intérieur, visite les terrains et squats pour proposer aux Roms de rentrer en Roumanie moyennant une petite somme d’argent ( 153 euros par adulte) et la promesse d’une prise en charge en Roumanie. Le rapport de Romani Criss dénonce les discriminations en France et la méconnaissance de la situation des personnes et de leurs réelle volonté d’intégration. Très peu de familles acceptent.
- 12 février : arrestation sur le terrain de Lieusaint de Valentin S., porte-parole des Roms renvoyé en Roumanie malgré une présence de plus de dix ans en France, les preuves d’une période de travail, une promesse d’embauche, une bonne connaissance de la langue française.
- Arrestation de Radu à Montreuil, placé en centre de rétention puis relâché.
- Menaces de multiplier les arrestations.
- Pressions sur les terrains de Vitry pour faire partir les Roms
- A Lieusaint, arrestations et expulsions de personnes ( nombre ? 6 ?)en situation régulière qui ne peuvent faire la preuve de ressources suffisantes…
- Le 25 février, grande opération de police à Achères pour contrôle des papiers et des ressources, sans mandat d’enquête sociale. Remise le 27 février, à des personnes possédant un passeport en règle, de 21 arrêtés préfectoraux de reconduite à la frontière (APRF)
- Le 6 mars expulsion du terrain d’Achères et interpellation collective dans des conditions effroyables. Nouveau déploiement démesuré des forces de l’ordre, fracture des portes de caravanes qui seront broyées devant les personnes qui ne pourront prendre qu’un petit sac d’affaires. Tri des personnes en fonction de leur situation administrative. Séparation des familles. Arrestations sur la péniche église d’un prêtre à Conflans Sainte Honorine de quatre personnes qui y avaient trouvé refuge. Une enfant de ces familles étant alors à l’école, la police est venue l’y chercher….Renvoi en Roumanie de personnes malades qui avaient fait une demande d’autorisation de séjour pour soins. Hébergement des familles demandeurs d’asile dans des centres éparpillés sur toute la France, dans une grande opacité, sans qu’il soit possible de savoir où ils sont…Cinq personnes sont renvoyées en Roumanie.
- A Lieusaint, grande opération policière pour le contrôle des papiers. Arrestations de personnes et renvois en Roumanie pour insuffisance de ressources. L’expulsion du terrain est annoncée
- 27 mars, évacuation du terrain situé fort de la Briche à Saint-Denis. Lorsque les forces de l’ordre arrivent il n’y a plus que 50 personnes sur le terrain. Le lendemain les 120 personnes qui étaient parties, après avoir erré toute la journée, se retrouvent sur le parking de la gare à Saint- Denis. Elles sont interpellées au petit matin, en garde à vue toute la journée, puis considérées en situation régulière et envoyées dans un hôtel à Roissy pour trois jours, après lesquelles elles se retrouvent sans abri.
- Fin mars, devant la menace immédiate d’expulsion, les Roms qui squattaient des bâtiments d’une ancienne ferme à St michel sur orge s’installent sur le terain attenant et y construisent des cabanes
- 14 avril, évacuation du squat de la rue Paul Doumer à Montreuil. Une semaine avant l’appel qui devait statuer sur l’arrêté d’expulsion de ce bâtiment, au petit matin, les forces de l’ordre pénètrent dans le bâtiment, procèdent à l’interpellation des 108 personnes présentes, les font sortir du bâtiment, séparent les hommes et les femmes, les alignent contre le mur, les fouillent au corps, y compris les enfants et l’intérieur d’un landau. 62 personnes sont conduites en centre de rétention, les femmes et les enfants à Bobigny, les hommes au Mesnil-Amelot et à Vincennes. 15 seront renvoyées en Roumanie. Le TGI libère 20 des personnes arrêtées. Arrêt de la scolarisation pour 22 enfants. En fin de matinée, les pelleteuses détruisent le bâtiment.
- 16 avril arrêt des prises en charge dans les hôtels du Val de Marne sauf pour les parents d’enfants scolarisés ou de moins de trois ans. 50 personnes à la rue.
- 24 avril les familles qui stationnaient à Argenteuil quittent le terrain sous pression policière : « si vous n’êtes pas partis demain, on vient arrêter et renvoyer en Roumanie tous ceux qui sont en situation irrégulière ». Après être restées quelques heures à Gennevilliers, toujours sous menace policière, la plupart reviennent à Argenteuil, à 200 mètres de l’ancien terrain..
- fin avril : les menaces d’expulsion sont pressantes à St Michel sur Orge : une partie d’entre eux partent à Brétigny. Une vingtaine de personnes restent sur place
- 28 avril : les 250 Roms qui avaient trouvé abri rue de l’industrie ont quitté le terrain. Ils se sont répartis à Stains, à Bonneuil en France et à l’Ile saint Denis, à proximité du squat évacué début Mars. Le départ s’est effectué la veille du jour annoncé par voie de presse pour l ‘évacuation du terrain et après des incidents avec la population de voisinage.
- 10 mai : les cabanes du terrain de St Michel sur Orge sont détruites, avec les biens des personnes, à la demande de la communauté de l’agglomération du Val d’Orge et sur ordre du préfet. Une famille avec deux enfants était présente…