EXPULSION DU 03 10 2003 St Ouen

Le vendredi 3 octobre, 4 familles Rroms, 1 famille africaine et 1 famille française ont été expulsés illégalement d'une ancienne maison de retraite vide depuis 3 ans et située au 27 avenue Gabriel Péri à St Ouen.

Cela faisait presque une semaine qu'elles occupaient discrètement la maison, le délai de 48h étant passé et les enfants n'en pouvant plus, les familles ont décidé d'officialiser l'occupation en ouvrant les volets ce vendredi 3octobre. Peu de temps après, la première patrouille de police s'est arrêtée, un attroupement de militants, mais aussi de passants s'est vite formé devant la maison. Le dialogue avec la police a été quasiment impossible à établir, apparemment la mairie de St Ouen la préfecture et la propriétaire se seraient entendus pour que l'expulsion se fasse rapidement. La police a alors mis un périmètre de sécurité autour de la maison, bousculant au passage quelques militants et interrompant ainsi la circulation de la rue Jean et d'une partie de l'avenue Gabriel Péri, des renforts sont arrivés et la porte a été fracassée. L'évacuation de la maison s'est faite dans le calme sans aucune interpellation.

Encore une fois l'expulsion s'est faite en bafouant les droits de ces familles : elles n'ont été avisées d'aucune procédure, elles ne savent toujours pas sur quelles bases légales la police a agi, des enfants et une personne gravement malade ont été mis à la rue sans proposition d'hébergement et en évacuant aussi rapidement la maison les familles ont été privées d'un droit de défense équitable devant un tribunal.

Suite à l'expulsion, nous sommes allés manifester, deux rues plus loin, devant l'immeuble où les élus de St Ouen participaient à une réception pour lancer la saison culturelle.

Les barrières de police nous attendaient (pour une fête ouverte à tout le monde c'était raté!) au bout de quelque temps l'adjoint au maire à la culture s'est déplacé pour "comprendre ce qu'il se passait" nous lui avons demandé quelques explications sur les motifs de l'expulsion et sur ce qu'allait faire la mairie pour ces familles mises à la rue sur la commune de St Ouen.

Il lui a fallu beaucoup de temps pour réunir de maigres informations, car quand il est revenu c'était pour nous annoncer que cette affaire ne concernait pas la mairie, que la décision d'expulser avait été prise par la propriétaire qu'enfin il n'était pas de bon ton de venir interrompre leur soirée, et qu'il valait mieux aller à Neuilly! mais qu'après le spectacle nous pouvions intervenir pour discuter avec le public, ces mêmes personnes qui durant toute la manifestation étaient restées bien loin de nous de l'autre côté des barrières de police ! Au moins ce Monsieur a daigné nous parler ce qui n'est pas le cas de la mairesse qui est partie en courant tête baissée quand, à deux, nous sommes allés la voir en nous faufilant dans l'immeuble !

En tant que représentants locaux du peuple, les élus de St Ouen auraient du se mobiliser face à une telle injustice, cette indifférence laisse le champ libre à Sarkozy pour procéder méthodiquement à l'expulsion de tous les camps et squatts de Rroms sur l'Ile de France (mercredi 1er octobre le ministre de l'intérieur à convoquer tous les préfets de l'IdF pour leur dire d'évacuer tous les lieux rassemblant des Rroms) et ne fait que soutenir la campagne de criminalisation que subie cette communauté depuis toujours.